Expérience Gorges du Rhin

Là où le Rhin antérieur et le Rhin postérieur se réunissent, gardé par des remparts, se trouve la porte orientale des gorges. Celui qui veut se rendre à la Ruinaulta, doit y passer, et y croisera peut-être Francesca von Tscharner. Fille du propriétaire du château, son enfance à Reichenau l’a marquée. «Un rêve», explique-t-elle. «C’est ma patrie». Mais c’est également une amoureuse de la nature, où elle recharge ses batteries. C’est pour cela qu’elle revient souvent près de la Ruinaulta.

Au château, où elle a joué à de nombreux jeux de piste, elle s'occupe des événements et du marketing. L’édifice et son parc sont très appréciés des jeunes mariés. Son frère Johann-Baptista gère le vignoble du château, et sa sœur Marina est en charge de l'association des amis du château «Freunde von Reichenau». Le bâtiment historique nécessite beaucoup d'attention. «Son avenir est encore incertain», explique Francesca. Mais toute la famille y travaille. Francesca puise toute l’énergie dont elle a besoin dans les gorges. «Mon mari et moi avons déjà réfléchi à prendre un cours pour faire du canoë sur le Rhin».

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WasserchRAFT, Swiss River Adventures, école de canoë de Versam: celui qui souhaite faire découvrir le Rhin antérieur en rafting n’aura aucun mal à trouver à professionnel expérimenté. Pour Kasi Fellmann, cette expérience amusante doit toutefois impérativement se faire dans le respect de la nature. «Le fleuve nous permet de gagner notre vie, il est donc essentiel de le préserver», explique le directeur de l’école de canoë. «Sans pour autant en interdire l’accès».

Découvrir les gorges en canoë ou en bateau pneumatique permet d’en apprendre plus sur la faune et la flore de la Ruinaulta, ou la «beauté naturelle de l’éboulement de Flims» comme l'appelle Kasi. «Nous donnons des informations sur la zone alluviale et sur les oiseaux rares qui y vivent. Nos clients veulent savoir comment se déplacer tout en respectant ce paysage fluvial». Les guides se réjouissent d'ailleurs quand ils surprennent leurs hôtes avec un des rares chevaliers guignettes. Pour participer à une visite, il suffit de prendre le train jusqu’à l’école de canoë, et de gonfler son bateau à la main. «Un point», souligne Kasi, «qui montre que la protection de la nature n’est pas toujours facile».

Protéger la nature: dans les gorges du Rhin, c’est Hitsch Malär qui s’en charge. Ce garde forestier à la retraite est un véritable ranger de la Ruinaulta, une mission qu’il remplit «avec passion», selon ses mots. De sa maison à Trin, il n'a qu'à parcourir à peine 500 mètres pour être au bord des gorges et admirer les méandres du fleuves. C’est son terrain de chasse. Quand il part en mission, il parcoure environ trois heures la Ruinaulta, habillé de sa tenue de ranger et équipé de sa tablette dans laquelle il consulte les informations importantes liées à sa mission. «Notre seule arme ce sont les jumelles», s'amuse-t-il.

«Quand je croise des gens, je les aborde. En tant que ranger, il est important d'aimer parler aux autres». La principale des nombreuses questions auxquelles il doit généralement répondre: Qu’avons-nous fait de mal? Pourtant, les rangers ne sont pas des policiers. «Nous sommes là pour informer, donner des conseils et orienter les visiteurs». L'accès aux îlots de graviers est par exemple interdit pendant la période de reproduction des oiseaux rares, d'avril à juillet. Pour Hitsch, une chose est sûre: «Être ranger est une mission très agréable. Il est impossible d'imaginer les gorges sans notre présence».

En randonnée ou en pagaie, en cas de faim, plusieurs options: faire un barbecue, se rendre dans une brasserie ou encore rejoindre l’un des villages situés au bord de la Ruinaulta. Comme Trin, Versam ou encore Valendas. C’est dans ce dernier village que se trouve le restaurant «Gasthaus am Brunnen», avec aux commandes Matthias Althof et Elvira Solèr. «Les gorges font tout simplement partie de l’identité de Valendas», exprime Elvira. Une conviction qui la suit depuis sa prime enfance. Aujourd’hui encore, elle aime passer du temps au cœur de ce monument naturel.

Cette pâtissière-confiseuse n’aurait jamais imaginé qu’elle retournerait dans le village de son enfance après ses années d'étude et de voyage. Pourtant, avec son mari, elle a eu l’opportunité de reprendre le nouveau restaurant. Depuis, ils sont devenus une référence culinaire dans la région. Ils misent sur des produits du village: viande, œufs, légumes: «l’offre est exceptionnelle, et les gens font preuve d'innovation», s’enthousiasme Elvira. Elle se sent bien à Valendas, «tout le monde est solidaire». Son dernier défi serait d'apporter le fleuve dans son menu. «Des poissons du Rhin: ça serait top», médite-t-elle. «Si une personne pouvait nous fournir assez de quantité, nous le prendrions».

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